« Et puis on a retrouvé la statue en bois de saint Martin. Je connaissais son histoire : elle avait été suspendue au platane, puis ils ont essayé de la faire brûler, sans y parvenir. Alors, ils lui ont scié les bras ; ils l’ont par la suite utilisée somme banc « per li fer una mafa » (pour se moquer) comme on dit en catalan. Cet épisode se situe après la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat. Finalement, j’ai retrouvé cette statue sur une cuve au mas de Lenan (mas Garria aujourd’hui) et je l’ai rapportée à l’église, juste avant la fête de la paroisse. On l’a astiquée, habillée, et je l’ai mise au milieu pour dire à tous : cette statue de saint Martin, malgré tout ce qu’elle a enduré, elle est là aujourd’hui, pour cette fête de la « Sant Marti », elle préside, comme par le passé ».

L’abbé Jean Pages, pour la revue du Centre Culturel Catalan de Pollestres, en avril 1992.